Axe 2: DESTER « Dynamiques et Enjeux Socio-environnementaux des TERritoires »

Le thème « Dynamiques et Enjeux Socio-environnementaux des TERritoires » propose de focaliser son attention sur les enjeux socio-environnementaux contemporains. Un des défis proposés est de penser et appréhender les modalités de gestion, de transition et de négociation autour de l’environnement, des paysages et des territoires.

Son activité scientifique s’articulera autour de trois sous-thèmes :

ST 1 : Conservation, restauration, patrimonialisation ou valorisation de composantes environnementales et de leur qualification spatiale:


Qu’il s’agisse de la biodiversité – TVB, plantes invasives, grands prédateurs…- de la réserve et qualité de la ressource en eau, des patrimoines paysagers ou d’objet plus singuliers – tourbières ou seuil de rivière par ex.- les programmes en cours et à venir seront attentifs à questionner et à rendre compte des processus de qualification ou de disqualification dont ils font l’objet.

ST 2 : Articulation entre ressources & risques :


Sur tous les socio-écosystèmes mais plus visibles dans les espaces sensibles et fragiles, les ambiguïtés de la responsabilité concernant les ressources, eau, foncier, habitat, sols, etc., favorisent la dégradation de celles-ci. Si l’axe travaillait sur le quantitatif (par exemple, sécheresse et inondations pour l’eau), il se réoriente sur des aspects plus qualitatifs : pour l’eau ou pour les sols, on parlera de contamination par divers polluants. Ces risques peuvent être vus comme des bombes à retardement chimiques mais aussi sociales.

ST 3 Appréhension d’objets environnementaux en tant que communs, partagés ou à re-partager:



La question des biens communs et de ce qui peut faire communauté et sens collectif concerne tous les territoires, ce qui en démultiplient les opportunités et brouillent aussi les repères académiques, à condition qu’ils soient un tant soit peu stabilisés.
Les verrous sont de deux ordres : faire reconnaitre que la gestion de ces communs –pastoraux et nocturne par ex. – sont nécessaires au bon fonctionnement socio-environnemental de ces territoires et celui de faire connaître et accepter par les populations locales qu’ils ont un rôle évident à jouer dans le maintien et l’amélioration de l’efficience socio-environnementale de leur lieux de vie.

Sur quoi exactement travaillons-nous ?

  • La caractérisation de la complexité de ces intrications et de la dynamique complexe entre société et territoire au cours du temps, par l’usage d’enquêtes, d’archives, de mesures et de reconstitutions que nous confronterons le plus souvent ;
  • L’analyse des processus de qualification et de ces caractérisations mêmes : on entend ici par qualification, les procédés reposant sur des études basées sur des données, des mesures qui peuvent faire l’objet de discussion et de négociation portant à la fois sur les méthodes et les indicateurs considérés. Avec des conséquences aux niveaux légal et réglementaire, ces processus légitiment certaines pratiques tout en remettant d’autres en question (pratiques agricoles, industrielles, touristiques ou domestiques). Or, les questions d’impératifs et d’urgence, au niveau de la gestion des ressources et des inflexions nécessaires, nécessitent de comprendre ce qui se joue autour des diagnostics de fonctionnement des Systèmes Socio-Ecologiques.
  • La mise en lumière des conflits, des controverses ou, à tout le moins, des négociations entre acteurs divergents, auxquels ces processus de qualification, de gestion et d’intervention servent d’argument.

Pourquoi est-ce nécessaire ?

Saisir et comprendre les dynamiques associées aux enjeux environnementaux et paysagers contemporains requiert une analyse des relations sociétés-environnement dans leur double dimension, biophysique et sociale, en les considérant comme connectés. Le concept de SSE – Systèmes Socio-Ecologiques ou Environnementaux est à même de les illustrer et de les questionner.

A l’articulation de différentes échelles spatiales et temporelles, l’axe DESTER se penche sur les changements socio-environnementaux et paysagers. Ces changements ont pour particularités :
  • Pas une seule interface Hommes-Milieux n’est exempte de transformations environnementales : et ce, selon un éventail de déclinaison qui s’étend : problèmes sanitaires liés à des pollutions, artificialisation, altération du fonctionnement des environnements, dégradation et banalisation des paysages, pertes de services écosystémiques, contestations d’aménagements territoriaux…
  • Ces changements s’accélèrent et se font plus visibles, touchant plus de territoires, de gens et d’espèces, gagnant en ampleur globalement et en intensité localement.

Objectifs :

Notre ambition est de penser et d’appréhender les modalités de gestion, de transition et de négociation autour de l’environnement, des paysages et des territoires.

Comment fait-on ça ?

  • Enquêter ces terrains par des méthodes d’investigation spécifiques : qui vont de l’approche historique courte à la modélisation prospective en passant par la géographie critique, les analyses spatiales de données, les sciences sociales sensu lato mais aussi la réflexion sur les méthodes et l’épistémologie de la construction de ces objets scientifiques et de méthodes d’investigation les concernant, entre opérationnel et fondamental, entre approches qualitatives et quantitatives à l’interface Milieux-Société.
  • Formaliser une réflexion théorique : Partager et confronter des points de vue liés aux différentes approches théoriques, méthodologiques et aux outils mobilisés pour appréhender les enjeux socio-environnementaux actuels et leurs possibles résolutions.

Mots clés :

  • Mots-clés - Approches théoriques :
Géohistoire. Political ecology. Géographie critique. Géographie de l’Environnement, Systèmes Socio-
Ecologiques. Modélisation socio-spatio-temporelle, Analyse territoriale et temporelle quantitative et qualitative. Recherche-action.
  • Mots-clés - Concepts :
Risques, ressources, adaptation, résilience, vulnérabilité, restauration, biodiversité / agro-biodiversité, politiques publiques, jeux d'acteurs, communs, gouvernance environnementale, conservation de la nature, qualification, quantification, indicateurs, attachement au lieu, patrimonialisation, conflit environnemental, inégalités environnementales, paysage.
  • Mots-clés - Méthodes :
Enquêtes sociales, observation participante et autres démarches anthropologiques, observatoires, suivi et évaluation des dynamiques environnementales, modélisation socio-spatiale, prospective, analyse spatiale, télédétection, inventaires écologiques, analyse paysagère, analyse d'archives textuelles et photographiques.

Terrains :

  • Europe latine - du sud : Sud-Ouest de la France : Pyrénées, Massif Central et Région Occitanie, Espagne, Roumanie, Monténégro.
  • Amérique Latine : Chili, Équateur, Guyane française, Mexique.
  • Afrique de l’Ouest et de l’Est : Sénégal, Côte d'Ivoire, Burkina Faso.
  • Méditerranée: Liban, Tunisie, Maroc.
  • Autres: Inde, Vietnam.
* MCF-PR et PREM Université Toulouse Jean-Jaurès - ** DREM-CR- IR_IE_AI CNRS - *** MCF INU J.-F. Champollion, Albi - **** CEN Occitanie