Doctorant

Alice OUVRIER

Doctorante

Coordonnées

Adresse
Maison de la Recherche de l'Université Jean Jaurès 5, Allées A. Machado - 31058 TOULOUSE Cedex 1
Bureau
C231

Discipline(s) enseignée(s)

Pastoralisme et Ours dans les Pyrénées : vers une géographie humains/non-humains

  • Directrice : Sylvie GUILLERME
  • Co-directeur : Ruppert VIMAL

Thèmes de recherche

COEXISTENCE : une définition géographique à partir de la relation entre pastoralisme et ours dans les Pyrénées

I. Introduction générale de la thèse

Contexte :

Plusieurs champs disciplinaires se sont emparés de l’étude de la coexistence et/ou du conflit entre les humains et la faune sauvage pour prendre en compte leurs impacts sociaux, économiques, politiques, philosophiques, psychologiques, écologiques, etc. Cette thèse a pour objectif d’illustrer dans quelle mesure la géographie et en particulier la géographie animale permet de saisir sur le terrain les interactions entre humains et faune sauvage. En effet, la géographie est par essence interdisciplinaire, prompte à l’étude des éléments vivants et non vivants, de manière située dans l’espace et dans le temps et selon des échelles souples à partir de l’individu.

Problématique :

A partir de l’étude de cas de la relation entre ours et pastoralisme dans les Pyrénées à une échelle micro-locale, quelle définition géographique et de terrain d’une coexistence en cours de construction ?

Plan de la thèse :

I. Trajectoires de coexistence
II. De l’invisible au manifeste : interactions entre ours et pastoralisme sur les estives pyrénéennes
III. Du conflit à la coexistence : approche sensible au-delà des chiffres
IV. Une communauté hybride implique des interactions multispécifiques (chapitre optionnel)


Le premier chapitre est une invitation à prendre en compte une échelle intégrant l’individu puisqu’il est déterminant dans la construction d’une trajectoire unique de coexistence. En prenant du recul grâce à une échelle temporelle incluant l’arrivée de l’ours sur les estives, ce chapitre montre également le caractère dynamique et continu de la coexistence induit par les agencements d’acteurs. Le second chapitre nuancera la définition de coexistence par différents points de vue en se basant sur diverses sources d’informations sur la présence de l’ours, plus ou moins accessibles, plus ou moins manifestes. Enfin, le troisième chapitre permet lui de discuter de notre attachement à utiliser le terme de coexistence plutôt que conflit, car il permet de regrouper par une approche sensible plus finement tous les tenants et aboutissants de la relation entre ours et pastoralisme, allant de ceux habituellement mentionnés dans les études de HWC, à d’autres propres à toutes les interactions interspécifiques. Le dernier chapitre, s’il y a, contextualise la relation de coexistence entre le pastoralisme et les ours, au regard de celles avec d’autres espèces sur les estives. En effet, ces territoires sont nécessairement partagés entre de nombreuses espèces illustrant plusieurs manières de coexister.
 

II. Trajectoires de coexistence

Cet article se base sur une approche géographique prenant en compte différents acteurs à l’échelle de l’individu de trois estives pyrénéenne et l’opportunité d’étudier une relation en cours de construction grâce à une échelle temporelle intégrant l’arrivée des ours sur les estives. Il permet de mettre en évidence la place des agencements entre ces acteurs humains (bergers, éleveurs, agents de l’OFB, etc.), non humains (ours, brebis, chiens de protection) et équipements (parcs de nuit et de soin, cabanes, dispositifs d’effarouchement) et leurs pratiques dans la construction de trajectoires de coexistence uniques et dynamiques.

III. De l’invisible au manifeste : interactions entre ours et pastoralisme sur les estives pyrénéennes

En révélant ce qui d’ordinaire est invisible, en deux ans, le dispositif de pièges photographiques a déjà montré dans quelle mesure les trois estives sont fréquentées par les ours (284 captures d’ours, et en moyenne, présence des ours sur 53 % des pièges photo, 21 % des nuits et 70 % des semaines de la période étudiée). Ce déploiement technologique nous permet ainsi de cartographier finement la présence des brebis et des ours (figure ci-dessous) et de voir l’évolution de leur fréquentation au cours du temps. Mais en croisant avec d’autres sources d’informations comme les données de prédation, les données du suivi national de l’ours, les dires d’éleveurs, de bergers et de gestionnaires (Local Ecological Knowledge), comment une estive est-elle partagée entre les ours, animaux si discrets, et le pastoralisme ? Quelles sont les sources d’informations disponibles pour déceler la présence d’un animal discret ? Enfin, comment est-ce que ces différents points de vue peuvent se combiner pour enrichir la définition de la coexistence ?

IV. From conflict to coexistence: sensitive approach beyond numbers

Les études du conflit entre humain et faune sauvage (HWC) portent souvent d’une part sur le conflit social « entre humains » et d’autre part sur les impacts générés par ces HWC. Ils tendent à généraliser les situations et promouvoir des solutions à grandes échelles comme la mise en place de moyens de protection et de mesures compensatoires. Dans ce chapitre, notre propos est de prendre en compte d’autres facettes de la relation entre les humains et les grands carnivores dans ces situations puisque qu’au delà des dégâts mesurables, la relation entre humains et ours sur les estives est également basée sur un apprentissage mutuel et continu intégré au quotidien des acteurs. Ce sont ces éléments qui prônent vers une utilisation du terme coexistence plutôt que conflit pour parler de ces relations interspécifiques.

V. Hybrid community involves multi-species interactions (chapitre optionnel)

En considérant chaque estive comme une communauté hybride, il nous paraît important de contextualiser les interactions entre ours et pastoralisme au regard d’autres relations multi-spécifiques propres à l’écosystème montagnard pyrénéen. Ainsi, grâce au dispositif de pièges photographiques, nous souhaitons analyser les données spatio-temporelles récoltées sur les autres espèces animales pour mettre en lumière leurs utilisations spatio-temporelles. Ces données pourraient être alimentées par des données issues d’autres entretiens ciblés sur cette question. Il s’agirait par exemple de décrire la relation des pastoraux à d’autres espèces animales. Par exemple, il existe un lien intéressant entre les bergers et les vautours qui paradoxalement leur sont utiles pour détecter des prédations et sont accusés d’attaques sur les troupeaux. Certaines espèces semblent donc considérées par les pastoraux tandis que d’autres sont complètement ignorées. Ce chapitre pourrait ainsi documenter la « juste place des animaux » décrite par les pastoraux, et la place qu’ils occupent mise en évidence par les pièges photos.

Activités / CV

EXPÉRIENCES :

Juin à Décembre 2020 : Service Civique, Association Dissonances
  • Pastoralisme et Ours dans les Pyrénées
  • Travail préliminaire en amont de la thèse

Mars à Mai 2020 : Service Civique, Biosphère Environnement
Suivis de populations de l’avifaune de l’estuaire de la Gironde
  • Recherches bibliographiques, élaboration et application de protocoles
  • Captures, baguage, poses de balise GPS et points d’écoute
  • Analyses statistiques (R), accélérométrie et suivis GPS (Google Earth)


Janvier à Juin 2019 : Stage M2, CNRS-SETE
Personnalité de la Mésange charbonnière : lien avec l’environnement, la cognition et la compétence sociale
  • Recherches bibliographiques, élaboration et application de protocoles, rédaction d’un mémoire et soutenance orale
  • Capture, manipulation et entretien des oiseaux
  • Tests comportementaux (néophobie, exploration, comportement social) et de cognition (apprentissage associatif)
  • Analyses vidéos (BABAS) et statistiques (R)

Avril à Juin 2018 : Stage M1, ISA Lille & INRA du Magneraud
Relation entre le trait de tempérament d’exploration et la mémoire de travail chez le poulet élevé en plein air
  • Recherches bibliographiques, élaboration et application de protocoles, rédaction d’un mémoire et soutenance orale (stage M1)
  • Poster scientifique lors du colloque SFECA 2019 et article en cours d’écriture
  • Manipulations et entretien des oiseaux
  • Tests comportementaux (scan sampling et open-field) et de cognition (matching-to-place)
  • Analyses vidéos et statistiques (R)
 

Volontariats :

 
  • Camp de baguage de Vitrezay 2019 (14 jours, BioSphère Environnement) : aide-bagueuse
  • Aides ponctuelles au baguage : mouettes rieuses (CEFE), mésanges (SETE), bécasses des bois (FDC 42)
  • Campagne Busard cendré 2018 (3 semaines, LPO Isère) : prospections et protections des nids, observations, comptages, soins aux jeunes
  • Suivi de population de Lièvres d’Europe (FDC 42) : comptage par IKA
  • Trésorière de l’association étudiante « Fed’Cup » (9 mois, USMB)
  • Soutien scolaire (5 mois, association « Entraide Jeunes 74 »)
  • Projet d’Accompagnement en Sciences et Technologies à l’Ecole Primaire (9 mois, Chambéry)
 

CURSUS UNIVERSITAIRE :

  • 2020 - ... : Thèse, CNRS GEODE-UT2J
  • 2017 - 2019 : Master Ethologie et Ecologie, Université Jean Monnet (42)
  • 2018 : DU BioAcoustic Winter School, ENES, Université Jean Monnet (42)
  • 2015-2017 : Licence Biologie et Ecologie, Université Savoie-Mont Blanc (73)
  • 2014-2015 : 1ère année de CPGE BCPST, Lycée Thiers (13)

Publications extraites de HAL affiliées à Geode : Géographie de l'environnement